La basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome

Rome, Italie

La basilique Saint-Jean-de-Latran (San Giovanni in Laterano) fut fondée au IVe siècle sur l’ancienne propriété de la famille des Laterani par l’empereur Constantin, qui en fit don au pape Melchiade (ou Miltiade). Saccagée par les Vandales, endommagée par des séismes et des incendies, elle a subi maints remaniements au cours de l’histoire. Cathédrale de Rome, c’est-à-dire siège de l’évêque de la ville, titre qui revient au pape, elle doit son apparence actuelle aux travaux de grande ampleur entrepris au XVIIe siècle.

Saint-Jean-de-Latran fut témoin de bien des événements historiques au cours de sa longue histoire : Charlemagne y fut baptisé en 774, plusieurs grands conciles s’y déroulèrent, tous les papes y furent intronisés jusqu’au XIXe siècle et Mussolini y signa, en 1929, les accords dits de Latran, qui normalisaient les relations entre l’Église et l’État italien. Pour tant de gloire, elle se devait d’être magnifique. Le temps et les catastrophes changèrent souvent son aspect, qui se fixa pourtant à l’époque baroque.

Sa façade de travertin, dotée d’un portique et d’une loggia, est l’œuvre d’Alessandro Galilei (1735). On aperçoit de très loin les quinze statues monumentales (7 m de haut) qui la couronnent. Douze docteurs de l’Église, hommes et femmes confondus, encadrent Jésus, saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Évangéliste. Cette façade ressemble à celle de la basilique Saint-Pierre, dessinée par Carlo Maderno, mais les baies sont ici plus grandes, accentuant le contraste entre les pleins et les creux.

Les cinq portes du portique voûté en berceau donnent accès aux cinq nefs de l’édifice. Les vantaux en bronze de la porte centrale, installés en 1660, proviennent de la Curie du Forum romain. La Porte sainte, la plus à droite, n’est ouverte que tous les 25 ans à l’occasion de l’Année sainte, comme à Saint-Pierre.

Entrons dans la basilique Saint-Jean-de-Latran !

L’intérieur, plutôt froid à l’exception du transept, ne trahit rien de l’ancienneté du lieu. Il dégage néanmoins une certaine grandeur. Il faut dire que les papes y furent couronnés jusqu’en 1870, date à laquelle la Rome pontificale cessa d’être un État indépendant et devint la capitale du nouveau royaume d’Italie.

Le Pape Innocent X confia à Francesco Borromini le réaménagement de la basilique à l’occasion de l’Année sainte de 1650. Le grand architecte baroque y créa douze niches réparties de chaque côté de la nef principale pour abriter autant de statues des apôtres. Sans même regarder les inscriptions, vous pouvez reconnaître les personnages à leurs symboles (la bourse de saint Matthieu, ancien collecteur d’impôts, ou le couteau de saint Barthélemy, écorché vif…).

D’un point de vue artistique, Matthieu, Jacques le Majeur, André et Jean, sculptés par Camillo Rusconi, sont ceux qui suscitent davantage d’intérêt. Afin de conserver un souvenir de la basilique initiale, Borromini enchâssa dans le cadre baroque certains éléments médiévaux choisis par lui-même. Il réalisa aussi des monuments funéraires appuyés contre les piliers des bas-côtés. Le pavement de style cosmatesque de la nef centrale remonte au pontificat de Martin V (1417-1431), dont le tombeau en bronze, attribué au frère de Donatello, est caché dans la confessio ou confession (petite crypte abritant un autel).

Le transept fut rénové à la fin XVIe siècle par Giacomo della Porta et les fresques maniéristes (Baptême de Constantin et Fondation de la basilique) exécutées sous la direction de Giuseppe Cesari, dit le Cavaliere d’Arpino, auteur de l’Ascenscion qui surmonte l’autel au bout du transept gauche.

Au-dessus du maître-autel réservé au pape, le superbe baldaquin gothique orné de peintures date de 1367. À son sommet, deux bustes reliquaires conservent les crânes des saints Pierre et Paul, fondateurs de l’Église romaine. La mosaïque de l’abside, bien refaite au cours du XIIIe siècle, intègre des fragments du IVe siècle. Le petit personnage agenouillé au pied de la Vierge représente le pape Nicolas IV, commanditaire des restaurations de l’ouvrage. Les deux figures minuscules parmi les apôtres sont les mosaïstes Jacopo Torriti et Jacopo da Camerino.

Infos pratiques

  • Basilique visitée le 26 avril 2010
  • Ouvert tous les jours jusqu’à 18h30
  • Transports : Rome, Metro A, San Giovanni
  • Durée de la visite : 30 minutes

Galerie Photos

La basilique Saint-Jean-de-Latran

Saint-Jean-de-Latran, basilique majeure de Rome

Abside de la basilique

Abside basilique Saint-Jean-de-Latran

Peinture dans Saint-Jean-de-Latran

Peinture basilique Saint-Jean-de-Latran

 » Sur le fronton de la basilique Saint-Jean-de-Latran, on peut lire « omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput », mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde. « 

La porte à gauche juste avant le transept mène au cloître et à son petit musée. Réalisé entre 1215 et 1223 par le maître cosmate Pietro Vassalletto et son fils, il se compose de colonnettes torsadées et arbore côté jardin une frise en mosaïque. Des éléments de la basilique primitive, dont peut-être un vieil exemplaire de trône pontifical, décorent les murs.

En quittant l’édifice par la porte latérale du transept droit, on arrive sur la piazza San Giovanni in Laterano avec, en face, l’obélisque égyptien le plus ancien et le plus haut de la ville. À gauche se dresse le baptistère, et, à droite, le palais du Latran. La double arche en brique de l’autre côté de la place appartient à l’aqueduc qui alimentait la Domus Aurea de Néron.

Du baptistère au palais du Latran

En traversant la rue, vous bénéficierez d’une excellente perspective sur l’ensemble du Latran. La façade latérale de la basilique est dotée d’un porche surmonté d’une loggia, conçu par Domenico Fontana en 1586. Les deux campaniles du XIIIe siècle apparaissent au-dessus.

Le baptistère (Battistero) d’époque constantinienne fut construit sur une structure antérieure dépendant d’une résidence impériale. Aux premiers temps du christianisme, seul le pape pouvait baptiser les nouveaux croyants et la cérémonie avait lieu ici, généralement à Pâques.

Remanié à de multiples reprises, l’édifice a néanmoins conservé sa forme octogonale du IVe siècle. À l’intérieur, huit colonnes de porphyre soutiennent un entablement sur lequel repose huit colonnettes en marbre blanc. Les fonts baptismaux, au centre, sont en basalte vert. Les fresques du XVIIe siècle sur les parois racontent des épisodes de la vie de Constantin tandis que les médaillons montrent des vues d’églises romaines associées à l’empereur.

La Capella di San Venanzio arbore d’admirables mosaïques byzantines du VIIe siècle en partie dissimulées par l’autel. Les plus remarquables se situent toutefois dans la chapelle en face de la porte (Cappella delle Sante Ruffina e Seconda) qui fut jusqu’au XIIe siècle le narthex du baptistère. Leurs motifs antiques – feuilles d’acanthe ou de vigne sur fond bleu – témoignent de l’absence d’une iconographie spécifiquement chrétienne au Ve siècle.

Le palais du Latran (Palazzo Lateranense), œuvre de Domenico Fontana, remplaça en 1586 l’ancienne résidence pontificale ravagée par un incendie. L’architecte sauvegarda la chapelle privée des souverains pontifes (Santa Sanctorum) en la transférant dans un bâtiment de l’autre côté de la rue. En raison de ses nombreuses reliques, ce sanctuaire était considéré au Moyen Âge comme le saint des Saints, à l’instar de celui de Jérusalem.

Rénové au XIIIe siècle, il est une merveille de l’art cosmatesque que vous ne pourrez malheureusement admirer qu’à travers des grilles. On voit au-dessus de l’autel une icône du Christ dite acherotipa, car elle n’aurait pas été exécutée par une main d’homme : saint Luc aurait commencé à la peindre, mais c’est un ange qui aurait achevé le travail. Sur les parois, des fresques du XIIIe siècle ont été mises au jour et soigneusement restaurées il y a quelques années. Les historiens de l’art du Moyen Âge les considèrent comme une découverte inestimable.

L’Escalier saint (Scala Santa), provenant du palais de Ponce Pilate à Jérusalem, aurait été gravi par Jésus. Ses 28 marches de marbre recouvertes de bois montent jusqu’au Sancta Sanctorum. Aujourd’hui encore, les fidèles les gravissent à genoux en guise de pénitence, mais il existe des escaliers latéraux pour les moins fervents.

Plan de la basilique Saint-Jean-de-Latran

Vue générale 360°

Galerie Photos

La nef et l’autel papal

La nef et l'autel papal de la basilique

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