Le Colisée, un amphithéâtre majestueux au cœur de Rome

Rome, Italie

Le Colosseo ou Colisée, de son nom d’origine Amphithéâtre Flavien, fut édifié par trois empereurs de la dynastie des Flavia, Vespasien et ses deux fils Titius et Domitien, désireux de gagner l’assentiment de la population. Vespasien (69 – 79), son fondateur, n’était pas de noble extraction. Les exploits militaires de ce simple fils de publicain lui permirent d’accéder au pouvoir après le suicide de Néron. Les expropriations et autres méfaits du tyran avaient exaspéré la plèbe qui vit avec satisfaction le nouveau souverain assécher le plan d’eau de la Doma Aurea pour ériger à sa place un lieu de spectacle public.

La construction du Colisée

Probablement construit grâce au butin du temple de Jérusalem pillé en 70, le Colisée fut inauguré en 80 par Titus, le fils de Vespasien, par des fêtes qui, dit-on, durèrent cent jours. Domitien termina sa décoration en 82. Cet amphithéâtre de 189 m de long, 156 m de large et 48 m de haut forme une ellipse de 527 m de circonférence. Il nécessita pas moins de 100 000 m3 de travertin extraits des carrières proches de Tivoli et transportés jusqu’à Rome par une route tracée à cet effet. Quelque 300 tonnes de crochets en fer auraient également été utilisées pour maintenir les plaques.

Il s’agissait à l’époque du plus grand amphithéâtre du monde romain. Son nom actuel lui fut donné au début du Moyen-äge, en raison, pense-t-on communément, de sa taille colossale. Les historiens croient plutôt qu’il fut baptisé ainsi à cause de la proximité avec le colosse en bronze de Néron (35 m), dont le socle est encore visible entre le Colisée et le Temple de Vénus. Néron était représenté en dieu soleil, coiffé d’une auréole de rayons dorés. Cette statue resta en place jusqu’au Moyen Âge avant d’être fondue.

La façade en hémicycle de l’amphithéâtre se compose, suivant les canons classiques, de trois galeries superposées ornées de trois ordres de colonnes (dorique, ionique et corinthien), auxquelles s’ajoute un quatrième niveau aveugle. La corniche qui coiffe ce dernier est traversée de 240 corbeaux de pierre en saillie percée d’un trou, qui servaient à fixer les poteaux en bois soutenant le velarium. Cette immense toile destinée à protéger les spectateurs du soleil et des intempéries était hissée par les marins de la flotte impériale.

Reflet de l’organisation sociale

On estime que l’amphithéâtre pouvait accueillir entre 45000 et 80000 personnes. Il existait trois catégories de places (ima, la plus basse, media, au milieu et summa, la plus haute). S’ajoutait un balcon où les membres des classes inférieures – les esclaves, les femmes et les pauvres – assistaient au spectacle debout. À l’intérieur de chaque catégorie, le type de siège dépendait aussi du statut social. La famille impériale et les vestales bénéficiaient de loges spéciales tandis que les sénateurs, revêtus de leur toge blanche à bordure rouge, s’asseyaient à l’orchestra. Les equites (chevaliers) occupaient les gradins intermédiaires, et la plèbe (les citoyens ordinaires) ceux du haut.

Des sections particulières étaient aussi réservées à différents corps de métier tels que les soldats, les scribes ou les étudiants, ainsi qu’aux dignitaires étrangers. Pour accéder aux gradins, les spectateurs pénétraient dans l’enceinte de l’édifice par les 80 entrées voûtées (vomitaria). Le Colisée pouvaient se vider en dix minutes, mais souvent dans une grande cohue.

Infos pratiques

  • Colisée visité le 25 avril 2010
  • Ouvert tous les jours
  • 12 € – Billet d’entrée valable pour le Palatin, le Colisée et le Forum romain
  • Transports : Rome, Metro B, Colosseo
  • Durée de la visite : 1 heure

Galerie Photos

Calèche devant le Colisée, pour une petite balade à cheval à travers Rome

Calèches pour touristes au Colisée

Sur la Piazza del Colosseo, où se sont installés de nombreux marchands ambulants

Colisée Rome construction Vespasien

“ Tant que durera le Colisée, Rome durera ; quand le Colisée tombera, Rome tombera, et avec Rome, le monde.”

Lord Byron

Un ingénieux système de galeries souterraines

Le plancher de l’arène était en bois recouvert de sable afin d’absorber le sang des gladiateurs. Maintenant que le plancher a disparu, on aperçoit l’infrastructure de couloirs et de galeries qui permettaient un accès privilégié aux personnages importants afin d’éviter la foule et l’acheminement des bêtes sauvages et des combattants. Les animaux en cage montaient jusqu’à la piste grâce à des rampes ou des monte-charge actionnés par des poulies.

Les festivités, qui duraient parfois trois ou quatre mois, mettaient en scène des milliers d’animaux, pour la plupart importés d’Afrique : outre les fauves, bien connus des péplums, on trouvait toutes sortes d’espèces (hyènes, éléphants, hippopotames, chevaux sauvages, élans, girafes, zèbres). Le programme se divisait en plusieurs parties : chasses (venationes) le matin, exécutions publiques à midi et combats de gladiateurs l’après-midi.

Un tunnel reliait le dessous de l’arène au Ludus Magnus, le centre d’entraînement des gladiateurs situé entre le Colisée et San Clemente. Ces hommes, choisis parmi les esclaves, les criminels, les agitateurs politiques, les adeptes de sectes interdites, les chrétiens ou les prisonniers de guerre – appartenaient à plusieurs catégories. Certains, comme les mirmillions, luttaient lourdement armés dune épée et d’un bouclier, d’autres avec une simple dague et une protection au bras. Enfin, les rétiaires utilisaient un filet et un trident (représentés sur les mosaïques de la galerie Borghèse).

Pendant la parade préliminaire, tous entonnaient la phrase "Ave Caesar, morituri te salutant" ("Ave César, ceux qui vont mourir te saluent"). Les survivants remportaient la récompense offerte aux vainqueurs, mais la victoire ne signifiaient pas hélas ! la fin de leur carrière. Seuls ceux qui recevaient la couronne de laurier pouvaient se retirer définitivement.

Les Romains cultivés n’appréciaient pas tous ces spectacles et au IIe siècle, le poète Juvénal accusait dans ses satires le peuple de Rome de se vendre pour "du pain et des jeux" ("panem et circenses").

L’essor du christianisme entraîna le déclin des jeux du cirque et, ce faisant, l’abandon progressif du Colisée. Les combats de gladiateurs furent interdits au début du Ve siècle, tandis que les chasses continuèrent jusqu’au VIe siècle.

Le Colisée après l’Empire romain

Après la chute de Rome, le Colisée servit à de multiples fonctions. Au Moyen Âge, la famille Frangipane se l’appropria, mais un fort tremblement de terre détruisit sa partie sud en 1349. Du milieu du XIVe siècle jusqu’au XVIIIe siècle, ses blocs de marbre et de travertin furent pillés sans vergogne pour construire notamment le Palazzo Venezia et la nouvelle basilique Saint-Pierre.

Le pape Benoît XIV (1740 – 1758) mit un terme à cette déprédation en consacrant l’édifice, lieu présumé du martyre de nombreux chrétiens. Mais beaucoup d’historiens réfutent aujourd’hui cette thèse. Goethe visita le Colisée en 1787 et le trouva dans un bien mauvais état. Des mendiants et un ermite y logeaient. Au XIXe siècle, le pape fit du monument le point de départ du chemin de croix du vendredi saint.

Dans les années 1930, Mussolini voulut remettre à l’honneur la gloire de l’Empire romain et fit abattre une rangée d’immeubles pour qu’on puisse le voir depuis le Palazzo Venezia, où il résidait. Aujourd’hui, un vaste programme de restauration, initié à l’occasion du jubilé de l’an 2000, permet déjà d’accueillir des spectacles et des expositions.

Plan du Colisée

Vue générale 360°

Galerie Photos

L’église Santa Francesca Romana vue depuis le 1er étage du Colisée

Église Santa Francesca Romana

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