L’ancienne église du hameau de Saint-Hippolyte, perdue au milieu de champs et de fermes sur la commune de Bonnay, présente un aspect particulièrement insolite. La priorale d’un ancien doyenné clunisien a été fortifiée au cours du Moyen-Âge, puis est tombée en ruines et laissée à l’abandon. L’église romane d’origine, du début du XIIe siècle, présentait une architecture à trois nefs, transept et chœur à trois absides, comme les priorales contemporaines de Malay ou du Puley. Aux XIIIe et XIVe siècles, le prieuré a été fortifié ; le clocher sur la croisée a été englobé dans un grand massif rectangulaire faisant office de donjon et des remparts ont été construits sur les bas-côtés.
Le monument a été incendié, ruiné et détruit au cours des siècles suivants, ne conservant que le transept, le chœur et les murs de la nef. C’est assez pour en admirer la qualité de la construction romane, dont l’appareil et le décor sont très soignés. Sont encore à voir deux colonnes de la nef, la coupole de la croisée, le clocher à deux étages de baies entre arcatures lombardes, l’abside et les absidioles. L’ensemble rustique est l’un des meilleurs exemples de l’art de bâtir autour de Cluny aux environs de l’an 1100.
De l’extérieur, l’ensemble est dominé par le massif du clocher. Surmontant le transept, le clocher roman est englobé dans un grand donjon rectangulaire du XIIIe ou XIVe siècle, d’allure défensive et dépourvu de décor. Le chevet est particulièrement beau. Les volumes, l’appareil, les baies et les contreforts de l’abside sont d’une conception très soignée. Le pignon du chœur, dont la toiture est en laves, est percé d’une baie à colonnettes.
La visite de l’église Saint-Hippolyte de Bonnay a été faite le 21 juillet 2013.
Pour en savoir, découvrez notre article sur le doyenné Saint-Hippolyte de Bonnay.
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