L’église Notre-Dame de Cluny

Saône-et-Loire, France

Le plan de cette église de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle reste très roman, de par la présence des colonnes engagées des bas-côtés et les piles cruciformes de la croisée du transept. Mais l’impression d’ensemble est plutôt saisissante lorsque l’on se trouve au fond de la nef : la verticalité de l’ensemble évoque, avec beaucoup d’élégance et d’équilibre, les élans des volumes gothiques. Alors que les bas-côtés, trapus, sont peu éclairés, le reste de l’édifice, percé de très hautes fenêtres, est inondé de lumière. Il s’agit de la concrétisation de l’idée centrale de l’architecture gothique : « Dieu est Lumière ».

L’originalité de Notre-Dame de Cluny

Autre aspect qui confère à l’église clusinienne son originalité : la croisée du transept est surmontée d’une tour-lanterne qui rompt l’uniformité. Avec beaucoup de raffinement, les quatre colonnes qui renforcent les piles maîtresses sont arrêtées sur des consoles sculptées.

Le décor sculpté, discret et abondant à la fois, fournit la preuve du talent des artistes locaux. Les corbeilles de feuillage des chapiteaux de la nef, les clefs de voûte où se succèdent un ange, le Christ en gloire et l’Agneau pascal, et surtout l’incomparable galerie de visages et de masques humains qui animent la structure, sont le témoignage de la vivacité de ces contemporains de saint Louis. Nous sommes dans une église habitée, pleine de regards et de présences.

Prenez le temps de découvrir les figures grotesques à l’humour pétillant ainsi que des visages de paix et de tendresse, sans oublier le « pidou berlu » – de pider (guetter) et berlu (éberlué) – triple visage sous une seule couronne, au sud de l’arc triomphal et évocation de la Trinité.

Les vitraux du XVIIIe siècle ont disparu lors du bombardement du 11 août 1944. Les actuels ont été réalisés par P. Choutet. Les stalles proviennent de l’église des Célestins de Lyon. Au-dessus de l’autel, Christ en croix du XVIIIe siècle, d’une belle facture laissant transparaître majesté et sérénité. À noter également, la grande statue de la Vierge à l’Enfant (XIXe siècle).

Deux autels latéraux : l’un au nord (XVIIe siècle), provenant de Péronne et supportant la statue de Notre-Dame de Fatima ; l’autre (XVIIe siècle) au sud, avec le panneau des saints abbés de Cluny, réalisé par Michel Bouillot en 1983. La cuve baptismale du XIIIe siècle est flanquée de quatre fûts de colonne portant un visage en guise de chapiteau.

Le chantier de construction s’échelonne de 1159 jusqu’au XIVe siècle. De cette époque, l’on distingue à l’extérieur les restes du portail occidental, saccagé au XVIIIe siècle, fleuri de roses symboliques, et les représentations de part et d’autre de Moïse et d’Aaron, portant jadis le linteau. Aux voussures, quatre statuettes décapitées, les deux inférieures composaient peut-être une Annonciation.

Au portail nord, on est frappé par le contraste entre des têtes feuillues et de délicats portraits féminins. Le clocher actuel est un remontage de matériaux récupérés (XVIIIe siècle). Les rosaces cerclées de voussures à feuillage, sont des percées vers l’infini. Celle du transept sud est citée par Viollet-le-Duc comme un bon exemple de rose archaïque, ayant donné le modèle le plus connu des dentelles de Cluny.

Infos pratiques

  • Situation : place Notre-Dame à Cluny
  • À proximité : Saint-Marcel, les Recollets, l’Hôtel-Dieu
  • Gare la plus proche : Macon
  • Population : 4775 habitants en 2014

Galerie Photos

La nef de l’église Notre-Dame

La nef de l'église Notre-Dame de Cluny

L’église Notre-Dame de Cluny

L'église Notre-Dame de Cluny

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