Le vignoble bordelais, l’histoire d’une vigne mondialement connue

Gironde, France

Ce sont les Romains, dit-on, qui ont introduit la vigne en Aquitaine. Mais on ne buvait alors qu’une triste piquette relevée de miel et d’épices. Rien à voir avec les vins « aimables » et « épanouis » qui mûrissent aujourd’hui à l’ombre des chais bordelais.

Aucun doute, la vigne est souveraine aux portes de Bordeaux. Elle règne sur la vie des hommes comme sur le paysage. C’est une impressionnante mer verdoyante, fleurie çà et là de rosiers, qui monte à l’assaut des collines, occupant chaque parcelle de terrain et ne s’arrêtant qu’au pied des demeures.

On distingue six grandes zones de production : la rive droite de la Garonne, l’Entre-Deux-Mers, la rive gauche de la Garonne, le Libournais, le Blayais et le Bourgeais, enfin le Médoc. Voici pour vous huit routes pour parcourir les terroirs du Bordelais, entre châteaux prestigieux et villages vignerons.

Histoire locale de la vigne

La vigne, présente dès la conquête romaine, ne s’est vraiment développée qu’à partir du IVe siècle. Mais ce sont les trois siècles de domination anglaise, du XIIe au XIVe siècle, qui ont pérennisé la réputation des vins de Bordeaux au-delà des mers. Les vins clairets appréciés en Europe du Nord n’avais sans doute pas grand chose à voir avec les bordeaux d’aujourd’hui, mais ils n’en ont pas moins assuré la prospérité d’une région à laquelle se sont intéressés, dès la Renaissance, les marchands hanséatiques de Hollande et d’Allemagne.

Bordeaux doit en effet son succès tout autant à ses terroirs et à son climat qu’à ces marchands venus du froid qui ont mis en place un système encore en vigueur aujourd’hui, fondé sur la trilogie négoce, propriété, courtage. Les premiers vendent, les seconds produisent et les troisièmes servent d’intermédiaires entre les deux premiers.

Le XVIIIe siècle est l’âge d’or de Bordeaux, avec l’institution des crus, délimités autour des principaux villages, et des châteaux, bâtis sur la prospérité viticole. Ainsi naît une « aristocratie du bouchon » qui, faute de blason, va acquérir ses titres sous le Second Empire grâce au fameux classement de 1855, véritable privilège héréditaire transmis non aux hommes, mais aux châteaux.

Victime, comme les autres vignobles, du phylloxéra et autres calamités naturelles, le vignoble bordelais n’en a pas moins survécu avec brio, insolence même, si l’on en juge par le prix actuel des grands crus dans un contexte que d’autres jugent morose. Et même si des réformes sont nécessaires pour faire face à la concurrence des vins du Nouveau Monde, Bordeaux porte encore avec fierté la couleur de la perfection.

Le classement des Bordeaux

C’est sous le Second Empire, à l’occasion de la foire exposition de Paris de 1855, que les vins de Bordeaux firent l’objet d’un classement. Il tenait surtout compte du prix des vins. Seuls furent classés, à l’époque, les vins du Médoc et de Sauternes, ainsi que le Château Haut-Brion dans les Graves. Le classement du Médoc comprend cinq catégories, celui du Sauternais trois.

En 1973, le classement fut révisé pour ériger le Château Mouton Rothschild au rang de premier cru. Plus tard, les vins du Médoc ont créé la catégorie des crus bourgeois, qui peut être révisée. En 1955, le Saint-Émilion s’est doté lui aussi d’un classement, qui a été revu plusieurs fois. Les vins de Graves ont un classement sans catégorie.

S’ils restent globalement valables, les classements des vins sont régulièrement contestés… pas les vignerons mécontents de ne pas en faire partie. Mais le seul vrai classement est celui que le consommateur peut faire en comparant les rapports qualité-prix.

Infos sur le vignoble

  • Superficie : 124 000 ha dans le seul département de la Gironde
  • Production : 6 millions d’hl en 2010, soit 13 % des vins français en AOC
  • Sous-régions : Médoc, Graves, Sauternais, Entre-Deux-Mers, Libournais, Blayais et Bourgeais

Galerie Photos

Vignes du Médoc

Vignes du Médoc dans le vignoble Bordelais

Grappe de raisin

Grappe de raisin dans le vignoble de Blaye Côtes des Bordeaux

Dégustation de Blaye Côtes de Bordeaux

Dégustation de Blaye Côtes de Bordeaux

Les différents vins du vignoble Bordelais

Il existe différents types de vins de Bordeaux et on les distingue par provenance géographique.

Caractéristiques Garde Prix
Vins rouges Du carmin clair au violet sombre en passant par le rubis. Au nez, des notes de fruits noirs (cassis, mûre) et parfois de poivron vert dans leur jeunesse. Après élevage en barrique : notes torréfiées et vanillées. En vieillissant, notes de sous-bois, de truffe, de cuir et de fumée. En bouche, tanniques dans leur jeunesse, s’assouplissent en vieillissant, tout en restant charnus. Bonne bouteille : au moins 5 ans.
Grands vins : jusqu’à 50 ans et plus.
• Entre-Deux-Mers, Fronsac : 5 à 8€.
• Bordeaux supérieur, Premières-Côtes-de-Blaye, Côtes-de-Castillon : 5 à 15€
• Bordeaux, Premières-Côtes-de-Bordeaux, Appellations satellites de St-Émilion, Graves, Côtes-de-Bourg : 5 à 20€.
• Médoc, Lalande-de-Pomerol : 8 à 15€
• Pessac-Léognan, Haut-Médoc : 8 à 30€.
• St-Émilion, Ste-Foy-Bordeaux, Canon-Fronsac, Listrac-Médoc, Côtes-de-Blaye : 10 à 15€.
• St-Émilion grand cru, Moulis, Pauillac : 10 à 30€.
• Margaux, St-Julien, St-Estèphe : 15 à 30€.
• Pomerol : 23 à 76€.
• Crus classés de toutes appellations : 30 à plus de 76€.
Vins blancs secs Clairs à reflets verts jeunes, paille à or clair en vieillissant. Arômes d’agrumes, de fruits exotiques, de buis, de menthe dans leur jeunesse. Fruits confits, écorces d’agrumes en vieillissant. En général, à boire dans les 5 ans.
Les Graves : jusqu’à 20 ans.
Vins blancs liquoreux Jaune paille dans leur jeunesse, à caramel lorsqu’ils sont très vieux. Fruits exotiques, poire, ananas au nez évoluant vers des notes d’amande grillée, de cérday confit et de fraise des bois. Bouche onctueuse sur pointe acide. 10 à 100 ans. • Loupiac : 8 à 20€.
• Cadillac : 8 à 43€.
• Sauternes : 10 à 76€.
• Barsac : 30 à 76€.
• Crus classés de toutes appellations : 23 à plus de 76€.
Rosés et clairets De pétale de rose clair à carmin clair. Fruité au nez, fruits rouges, bonbon anglais, acidulé en bouche. À boire jeunes. 5 à 10€.

A propos

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