La Route Romantique, périple au cœur de la Bavière

Une campagne paisible, des sites de grandes batailles, des curiosités naturelles, et surtout une incomparable succession de villes historiques : la Romantische Strasse, qui s’étire sur 350 km de Würzburg dans la vallée du Main, à Füssen, dans les Alpes, est la route touristique la plus populaire d’Allemagne.

Au commencement était Würzburg

Commencez au nord en empruntant la première partie de la route, signalée le long de la B27 à partir de Würzburg jusqu’à Tauberbischofsheim, ravissant village de vignerons niché dans la vallée de la Tauber. Longez le fleuve vers l’amont par la B290 pour rejoindre la station thermale de Bad Mergentheim, où les aménagements modernes contrastent avec la vieille ville et la résidence Renaissance du grand maître de l’ordre des chevaliers Teutoniques.

Puis la route mène à Weikersheim, où se dresse le château entouré de douves de la famille Hohenlohe, avant d’arriver à Creglingen. Son église, la Herrgottskirche (église de Notre-Seigneur), renferme un superbe autel de la Vierge Marie en bois de tilleul sculpté par Tilman Riemenschneider en 1510. Celle de Detwang abrite également un autel du même artiste.

Arrêtez-vous pour flâner dans l’incomparable Rothenbourg. Au sud de Rothenbourg, la ville médiévale de Feuchtwangen est dotée d’une jolie place du marché ancienne et de cloîtres de style romantique qui accueillent l’été des spectacles en plein air. L’étape suivante est Dinkelsbühl, parfaitement préservée par une étroite ceinture de murailles ponctuée de tours ; une seule des quatre portes permet de pénétrer dans la ville, où vous pourrez admirer de belles demeures de négociants comme le Deutsches Haus (Am Weinmarkt) à sept étages. L’église Saint-Georges du XV^e siècle, l’une des plus belles du sud de l’Allemagne, offre un intérieur exceptionnellement calme et spacieux.

Pour changer des promenades à pied, pourquoi ne pas visiter la ville en calèche ? Le soir, un tour sur les remparts s’impose. Assiégée pendant la guerre de Trente Ans, Dinkelsbühl a échappé à la destruction grâce à la supplique adressée par les enfants de la ville à l’officier en chef, un événement qui est commémoré chaque année en juillet par un spectacle historique, le Kinderzeche.

À mi-chemin, la ville-close de Nördlingen

À l’approche de Nördlingen, la route traverse un espace lunaire quasiment dépourvu d’arbres : le Ries, cratère de 25 km de diamètre creusé par une météorite géante voici 15 millions d’années. Une vue d’ensemble de la zone vous attend au sommet de la tour de l’église Saint-Georges de Nördlingen, à 90 mètres, tandis que le Rieskrater Museum (musée du cratère de Ries) vous apprendra tout sur le phénomène qui a donné naissance à ce paysage.

De la tour, vous jouirez d’une belle vue sur la ville, qui connut son heure de gloire entre le XIV^e et le XVI^e siècle, lorsque l’immense foire de Whitsun attirait des marchands de toute l’Allemagne. Tombée en désuétude par la suite, Nördlingen ne fut jamais déparée de ses aménagements ultérieurs. De solides remparts, ponctués de seize tours et cinq portes, continuent de protéger les rues rayonnant de la Marktplatz, où se dresse l’hôtel de ville (Rathaus) du XIII^e siècle. Dans le Stadtmuseum (Musée municipal), 6000 soldats de plomb mènent encore l’une des grandes batailles de la guerre de Trente Ans, qui se déroula hors les murs en 1634.

Vers le château de Louis II de Bavière

De Nördlingen, la route rejoint le Danube à Donauwörth. Puis, après Augsbourg, elle traverse le Lechfeld, site de l’une des batailles les plus décisives d’Europe : c’est ici qu’en 955 Otton le Grand stoppa les incursions des Hongrois. Au-delà de Landsberg débutent les contreforts alpins, mais, avant la frontière autrichienne, surgit l’un des édifices les plus romantiques d’Allemagne : le château de conte de fées du roi Louis II de Bavière à Neuschwanstein, perché sur son promontoire entouré de forêts et de cascades.