Explorations nippones, premiers pas au pays du Soleil Levant

Japon

Paris Charles de Gaulle, dimanche 9 mars 2025.
Siège 40B.
Destination : Tokyo.

Alors que je traverse l’Europe puis l’Asie, j’essaie d’imaginer mon périple au Japon, de Tokyo à Osaka. Vais-je réussir à m’orienter ? Pourrais-je communiquer ? Aurais-je une météo clémente ? Quels plats typiques vais-je goûter ? Tant d’incertitudes qui font assurément l’excitation des beaux voyages.

Lorsque je descend de l’avion à Narita, le ciel est bleu, seuls les panneaux aux caractères étranges me confirment mon arrivée à destination. Partout, le personnel de l’aéroport s’affaire avec précision à m’orienter, me renseigner, telles des fourmis oeuvrant de concert à une mission commune. Passage aux douanes et à la police aux frontières réalisé, je prends la direction du train pour le centre-ville.

Première escale utile en passant devant les symboles indiquant des WC. En entrant, j’ai l’impression qu’ils ont été installés le matin même : tout est incroyablement propre, brillant, très grand. À l’intérieur, des toilettes à la japonaise m’attendent pour une première expérience étonnante : siège chauffant, jet d’eau, musique d’ambiance… Un parfait combiné d’hygiène et de confort !

Après 14 heures d’avion, mieux vaut être bien réveillé pour s’orienter dans le dédale des trains, monorails et autres métros tokyoïtes. Sur les quais, pas un cri, personne ne court, chacun attend sagement son tour en file devant les emplacements signalisant les portes du train. De nombreux employés veillent à la sécurité, au confort des voyageurs et à la propreté de la station. Même l’embarquement dans un train bondé se passe dans le plus grand des calmes, chacun veillant sur les autres, une pensée somme toute très opposée à notre vision occidentale.

Comment ne pas débuter la visite par Shibuya et son célèbre passage piéton en croix ? Je prends de la hauteur à la tour Shibuya Sky pour tenter d’embrasser l’ensemble de la ville du regard. C’est peine perdue, l’urbanisation se dessine à perte de vue. Mais quelle vue !

L’heure tourne et mon estomac se rappelle à moi : l’heure du déjeuner approche ! Les restaurants et la street food ne manquent pas au Japon : tous les styles sont représentés et chaque échoppe rivalise d’ingéniosité pour attirer le chaland affamé. D’autant que certains restaurants se situent en étage ou en souterrain. Certains grands magasins ont même réservé un étage entier à l’installation de plusieurs restaurants voire d’un food court pour garder leurs clients dans le building et qu’ils n’en sortent pas pour se restaurer.

Une fois le restaurant choisi, je suis placé après avoir été appelé par le responsable de salle. L’attente est fréquente devant les restaurants. Les Japonais sont d’ailleurs attirés par les files d’attente, gages de qualité bien souvent. Une fois en effet, après avoir choisi un peu au hasard de mes envies un restaurant dans l’immense complexe commercial de Roppongi, je fus surpris de voir que la file d’attente m’avait conduit au deuxième restaurant le mieux noté de mon guide !

Facilement accessibles, les quartiers de Tokyo livrent leurs petits secrets et leurs ambiances uniques. Incontestablement, le prix de l’extravagance est décerné à Akihabara où des immeubles de 10 étages (voire plus !) proposent des rayons à perte de vue de figurines, manga, jeux vidéos, cartes, etc, de tous styles et de toutes époques. L’un des pionniers, Nintendo, est omniprésent grâce à son célèbre petit plombier, Mario. Mais même si la culture japonaise s’exporte bien en France, certaines séries ou manga sont à la fois populaires et endémiques au Japon.

Shinjuku séduit par ses gratte-ciels qui s’élancent très haut et brillent sous les reflets du soleil. Shibuya enivre par son agitation, son shopping effréné, le mouvement de fourmis des 2,4 millions de personnes qui traversent chaque jour le quartier. Les quartiers d’Ueno ou de Yanaka offrent quant à eux un répit bien mérité : des cerisiers en fleurs au japon ancien, je flâne entre parcs et ruelles, comme si le temps était suspendu. Odaiba et Roppongi, plus au sud, permettent une pause divertissante, entre lumières scintillantes et réalité virtuelle, où d’immenses centres commerciaux ont élu domicile.

Puis je m’échappe de la capitale. À la gare centrale, je monte dans un train direction direction Nikko, niché dans les montagnes. Inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité, les sanctuaires et temples de Nikko révèlent leur magnificence sous un ciel d’un bleu éclatant. Les reliquats de neige au sol sont la seule marque de la saison encore précoce.

Le Japon en bref

  • Archipel volcanique de 6852 îles
  • Principales îles : Honshu, Shikoku, Kyushu et Hokkaido
  • Superficie : 377 488 km2
  • Nombre d’habitants : 124 millions (2023)
  • 3e puissance économique mondiale
  • Monarchie constitutionnelle

Galerie Photos

Tramway rouge dans le centre-ville d’Osaka

Tramway rouge dans le centre-ville d'Osaka

Vue sur Tokyo depuis la Shibuya Sky

Vue sur Tokyo depuis la Shibuya Sky

Sanctuaire shinto Tosho-gu à Nikko

Sanctuaire shinto Tosho-gu à Nikko

“ on commence à vieillir quand on finit d’apprendre. ”
Proverbe japonais

À l’opposé, en direction du sud, s’ouvre Kamakura. Là encore, des temples par dizaines et, malgré la beauté et la quiétude de tous ces lieux, il me faut sélectionner mes visites pour pouvoir finir en grande pompe par le Grand Bouddha Daibutsu et l’immanquable temple Hase-dera, dont le jardin à flanc de montagne offre une vue bien dégagée sur la baie de Sagami.

Bien que disposant d’un réseau de transport efficace et complet, le Japon impose de longues marches quotidiennes pour être découvert. Ce n’est pas moins de 229 km parcourus sur les 15 jours du séjour, soit une moyenne de plus de 15 km par jour ! Alors chaque pause compte, tant pour récupérer que pour admirer les magnifiques paysages qui s’offrent à moi.

C’est bientôt l’heure de faire ma valise pour quitter non sans regret Tokyo et me diriger vers sa petite sœur, Kyoto. Au Japon, nul besoin de transporter ses lourds bagages d’un hôtel à l’autre, une entreprise spécialisée se charge de tout pour une somme modique face au service rendu. Vous demandez à l’hôtel de départ d’envoyer votre valise et il se charge de tout, vous n’avez qu’à indiquer votre nom et l’adresse de destination. Un à deux jours plus tard, votre valise vous attendra à l’hôtel suivant.

Mais avant Kyoto, escapade à la station thermale de Hakone pour tenter d’apercevoir le mont Fuji. Le Shinkansen m’emmène de Tokyo à Odawara, puis un train plus classique jusqu’à Hakone. Juste le temps de prendre le train d’en face et je pars en direction de Gora. Celui-ci serpente à flanc de montagne offrant déjà des paysages spectaculaires. Depuis Gora, un téléphérique me hisse jusqu’au sommet de la montagne, à Owakudani. Après avoir découvert la spécialité locale, des œufs noirs cuits dans les fumerolles du volcan que nous avons survolé, je prends un autre téléphérique qui, cette fois, descend sur la rive du lac Ashi. Ici, j’embarque à bord d’un bateau pirate confortable pour naviguer durant près de trois-quarts d’heure sur le lac. À ce moment, le Fuji-san, tout recouvert de neige, se dégage de ses nuages et laisse entrevoir son cône majestueux. De l’autre côté du lac, un bus me ramène à Hakone pour une nuit bien méritée. Quelle aventure !

À Kyoto, la ville semble davantage à taille humaine mais c’est une impression : bien que le quartier de Gion offre déjà son lot de temples, d’attractions et de restaurants, les autres quartiers ne sont pas à négliger pour autant. Des petites ruelles tranquilles où nichent les ryokans traditionnels (dont celui où j’ai logé, à quelques encablures de la gare) aux rues commerçantes noires de monde où se pressent touristes et jeunes femmes en yukata à la recherche de la photo parfaite, Kyoto est plurielle et reflète parfaitement l’idée qu’on se fait du Japon.

Cette dualité entre ultra-modernité et traditionalisme est vraiment poussée à son paroxysme à Kyoto. Dans les temples par exemple, la masse des touristes se mêle aux Japonais en quête de spiritualité. La photographie, les cerisiers en fleurs, les beaux kimonos sont autant d’exemples qui rapprochent ces deux mondes. Ajoutez-y un bon saupoudrage de respect et de politesse, vous avez la recette d’une cohabitation réussie. On entend ici et là parler de débordements dus au sur-tourisme, mais je n’ai pas contemplé de telles scènes, l’organisation japonaise s’employant à vite remettre tout un chacun dans le droit chemin.

Mais revenons à l’hébergement au Japon car le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont nombreux et à tous les prix. Bien sûr, l’hôtel traditionnel existe comme partout, les chambres single sont assez répandues et offrent de petites surfaces à prix abordables quand on voyage seul. À Tokyo notamment, attendez-vous à avoir des chambres exiguës, toujours plus spacieuses néanmoins que les hôtels capsule qui, bien qu’économiques et originaux, vous font vite sentir à l’étroit. Le ryokan est plus traditionnel : on y loue des chambres vastes, très simplement meublées, dans lesquelles on déroule un futon pour dormir. C’est une formidable opportunité de s’imprégner de la culture japonaise, d’autant que certains ryokans proposent des petits-déjeuners traditionnels, des onsens en plein air ou même de participer à une cérémonie du thé.

Non loin de Kyoto, Osaka surprend par le vent nouveau (et occidental) qui souffle sur la troisième ville du pays. Au cœur de Dotonbori et de Namba, à la nuit tombée, on retrouve l’effervescence de Times Square avec les écrans géants, la musique, les odeurs diffuses des nombreux restaurants alentour. Les touristes et les locaux se pressent pour un selfie ou pour entrer dans l’une des nombreuses échoppes qui s’étalent autant au sol qu’en hauteur. Osaka est également une ville de divertissement : Universal Studios Japan, l’aquarium, la Grande Roue de Tempozan, les temples, les musées… La ville accueillera même, quelques semaines après ma visite, l’Exposition Universelle 2025.

Ce voyage au Japon fut une parenthèse, une échappée loin des repères. De par sa culture, ses traditions et ses gens, ce pays remet en perspective notre vision du monde, de l’autre et de soi. Empreint de sérénité, je me dirige vers l’avion qui me ramène en Europe des souvenirs plein la tête, me demandant quand je pourrais revoir ce pays inspirant, parfois déroutant mais tellement attachant.

Julien.

Galerie Photos

Repas traditionnel de soupe, tofu, poisson et riz

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Croisière sur le lac Nashi à Hakone, avec vue sur le mont Fuji

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Petite pagode du temple Fushimi-Inari à Kyoto

Petite pagode du temple Fushimi-Inari à Kyoto

Promenade dans les jardins du palais impérial de Kyoto

Promenade dans les jardins du palais impérial de Kyoto

Un samedi soir dans la cohue du quartier Dotonbori à Osaka

Un samedi soir dans la cohue du quartier Dotonbori à Osaka

A propos

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