Le Ryôkan, hébergement traditionnel au Japon

Les Ryôkan sont des auberges traditionnelles, très séduisantes, qui permettent de vivre un peu à la japonaise le temps de votre séjour. Le Japon compte quelque 80 000 ryôkan, un hébergement qui séduit de plus en plus les étrangers bien qu’il s’adresse essentiellement aux touristes japonais. Car si l’endroit vous fait tout oublier par la grâce de son agencement, de grâce, n’oubliez surtout pas de respecter les règles qui régissent strictement ces lieux !

Ici, tout n’est qu’ordre et beauté…

C’est l’atout majeur des ryôkan, leur authenticité et leur calme. Certains d’entre eux sont constitués de matériaux typiques et vous ouvrent un univers ancestral : bois, bambou, cloisons de papier, portes coulissantes. D’autres revêtent des matériaux modernes mais restent malgré tout le lieu des traditions nippones, d’où leur grand succès auprès des autochtones. La chambre s’offre à vous dans son plus simple apparat : tatamis, coussins, table basse, et un futon bien sûr, qui se déplie quand vient le soir et se range la journée.

Le standing des ryôkan varie énormément, tout comme les prix. Certains endroits de luxe, véritables chefs-d’œuvre architecturaux qui entourent souvent un jardin zen, proposent des nuits à plus de 100000 yens. Quand on en a les moyens, cela vaut vraiment la peine de goûter l’harmonie et le bien-être, maîtres mots de ces refuges précieux.

Mais rassurez-vous, tous les prix sont permis, et beaucoup de ryôkan proposent la demi-pension, avec petit-déjeuner et dîner. C’est très appréciable et souvent servi dans votre chambre. Sinon, une salle accueille les hôtes. L’inconvénient majeur qui peut freiner votre enthousiasme, ce sont les horaires de fermeture. Cela dépend évidemment de la ville où vous séjournez. Les grandes agglomérations sont tentantes pour les sorties nocturnes, les petits villages offrent nettement moins de divertissements !

Horaires et règles de vie

En règle générale, un ryôkan ferme ses portes à 23h ; dans certains, vous pouvez éventuellement prévenir de votre rentrée tardive et vous arranger avec le gérant pour qu’il vous laisse des clés. Mais d’autres ryôkan ne font aucune exception et dès 23h, vous vous retrouverez dehors si vous n’êtes pas revenu à temps. Cela peut donc être contraignant sur Tokyo par exemple, et pas du tout dans un hameau. Mais il vaut mieux se renseigner avant sur la souplesse de l’endroit au niveau des horaires.

Comme nous l’avons dit en introduction, le ryôkan reste un lieu typiquement japonais, et vous devez vous adapter à la vie qui y règne et ses règles. Certains moments de la journée sont mieux venus pour y arriver, début ou milieu d’après-midi ; il faut impérativement attendre l’okamisan (gérante des lieux, il est courant que les ryôkan soient tenus par des femmes) avant d’entrer, c’est elle qui vous dirigera et vous évitera vos premiers impairs !

Surtout ne pas entrer avec ses chaussures (ce qui concerne tous les intérieurs japonais du reste), elle vous montrera vos chaussons qui vous serviront durant tout votre séjour pour les déplacements intérieurs. D’autre part, la plupart des établissements possèdent des bains communs, il est indispensable de bien se renseigner sur les horaires. Car dans les petits ryôkan, un bain accueille alternativement hommes et femmes. Dans les grands, cela se passe différemment et des entrées séparées sont prévues. Certains ryôkan ont le privilège de bénéficier de sources thermales, on les appelle alors onsen ; on ne peut que vous recommander de tester ces sources absolument divines pour la relaxation.

À vous donc d’établir quel est votre programme et comment vous appréhendez votre séjour. Si l’ambiance est plutôt aux visites la journée, et au calme le soir, nous vous conseillons vraiment de vous rendre dans un ryôkan, vous y passerez un moment inoubliable. Mais il vous faudra accepter de vivre à la japonaise. Il vaut mieux prévoir des espèces d’ailleurs pour régler vos nuitées, beaucoup ne prennent pas la carte bleue. Sachez aussi qu’il n’est pas forcément de bon ton de passer la journée dans sa chambre (en même temps, on ne part au Japon pour cela !), l’okamisan n’apprécie pas.