Checkpoint Charlie, le poste frontière le plus célèbre de l’histoire

Berlin, Allemagne

De 1961 à 1990, les visiteurs occidentaux désirant passer une journée à Berlin-Est devaient montrer patte blanche à Checkpoint Charlie, poste de contrôle américain. En 2001, une réplique de ce poste fut installée sur les lieux mêmes, précédée du célèbre panneau : « Vous sortez du secteur américain ». Ce mémorial de la guerre froide est dû à Rainer Hildebrandt (1914-2004), qui fonda et dirigea le musée ouest-allemand voisin, Haus am Checkpoint Charlie Museum.

Le musée du Mur de Berlin

Créé en 1963 près de Checkpoint Charlie, dans un immeuble contigu au Mur, la Haus am Checkpoint Charlie Museum continue de préserver la mémoire des drames associés à l’existence du Mur. Elle retrace les tentatives de passage à l’Ouest des citoyens de la RDA à l’aide d’objets, de photos, de vidéos et de maquettes. Vous y découvrirez des voitures utilisées pour franchir secrètement la frontière et d’autres stratagèmes. Ainsi, une femme s’enfuit de Berlin-est cachée dans un énorme haut-parleur. En 1979, deux familles de quatre personnes ont passé la frontière en montgolfière, la plus grande jamais réalisée à la main.

De nombreux objets sont dédiés à ceux qui périrent en tentant de franchir la frontière, même s’ils n’essuyèrent pas le feu de tous les soldats est-allemands. Une photo de la collection montre une bannière, installée en 1971 à Berlin-Ouest et qui remercie « les nombreux gardes-frontières de la RDA qui n’ont pas voulu et ne voudront pas tirer sur les fugitifs ».

Tout près, l’Asisi Panometer est une énorme rotonde en acier cylindrique recréant la vue à 360° des deux côtés du mur dans les années 1980. Les détails sont étonnants de réalisme : des enfants jouent près d’artistes en plein graff et des ivrognes massés autour d’un stand de Currywurst, tandis que des sentinelles patrouillent le couloir de la mort. Tout près, la Black Box traite de la guerre froide et donne un avant-goût du futur musée qui devrait être érigé sur le site dans les années à venir.

Le Mur de Berlin, hier et aujourd’hui

Le 12 août 1961, vers minuit, les unités de l’armée populaire en poste à Berlin-Est, alors occupée par les soviétiques, sont en alerte. Dès le lendemain, elles ont installé une enceinte de fils barbelés et creusé des fossés antichars le long des 155 km de frontière avec Berlin-Ouest. Les liaisons par métro et par train entre les deux moitiés de la ville sont interrompues.

La naissance de la RDA entraîne une fuite continue de citoyens est-allemands vers l’Ouest. Durant le seul premier trimestre de 1961, près de 100 000 d’entre eux passent à l’Ouest. Cet exode met en péril l’économie du pays. Quand Walter Ulbricht, premier secrétaire du SED, déclare en juin que « personne n’a l’intention de construire un mur », il ment : avec l’accord des autres pays membres du pacte de Varsovie, la RDA a décidé de régler le « problème de Berlin » en y plaçant un obstacle physique.

Le matin du 13 août, des centaines de berlinois de l’Est saisissent leur dernière chance de passer à l’Ouest. Mais à la fin de la journée, l’armée a déjà érigé des murs de briques, creusé de nouveaux fossés et délogé par la force les habitants des maisons situées à la frontière. Sur les 81 postes de contrôle existants, 69 sont fermés. Jusqu’en 1963, presque personne n’aura le droit le passer dans un sens ni dans l’autre.

Le « Mur de protection antifasciste » est consolidé au fil des ans. En 1975, c’est un véritable paravent de béton de 43 km de long qui sépare les deux moitiés de la ville. Composé de plaques de préfabriqués pesant chacune 2,75 t, il atteint 3,5 m à 4 m de haut, traverse des immeubles, coupe des rues en deux.

Un no man’s land, le « ruban de la Mort » le longe, bordé d’un fossé et d’une piste réservée aux véhicules militaires. Les 112 km de frontière restant entre l’État du Brandebourg et Berlin-Ouest sont fermés à l’aide de barrières fortifiées, et la RDA y installe 300 tours de guet équipées de miradors et de mitrailleuses. Ce dispositif est ensuite renforcé par des pistes pour chiens de garde, des détecteurs et, plus tard, des systèmes de tirs automatiques. Pour finir, une clôture intérieure est ajoutée côte Est.

Le Mur de Berlin fait sa première victime le 24 août 1961 : Günter Litfin. La dernière, Chris Gueffroy, meurt le 5 février 1989. Parmi les quelque 5000 personnes qui tentèrent de franchir le Mur, plus de 3000 ont été arrêtées, 80 ont péri et 115 ont été blessées.

Toujours debout

Le 10 novembre 1989, les Berlinois commencent à abattre le Mur. En 1991, il n’en reste presque plus rien. Parmi les quelques pans encore debout, le plus long, baptisé East Side Gallery, longe la Spree. Les autres vestiges, moins importants, s’élèvent au carrefour de Niederkirchnerstrasse et de Wilhelmstrasse et le long de Bermauer Strasse, au nord de Mitte.

Des tours de guet subsistent, dont celles de Kieler Strasse, Erna-Berger Strasse (près de Postdaler Platz) et d’Am Schlesischen Busch. Divers monuments rendent hommage aux victimes, près de la Brandeburger Tor, du Tiergarten, et sur la Spree, au nord du Reichstag.

Infos pratiques

  • Lieu visité le 15 octobre 2011
  • Ouvert tous les jours
  • Transports : U-Bahn : Kochstrasse ou Stadtmitte
  • En savoir plus sur le site officiel

Galerie Photos

Poste-frontière Checkpoint Charlie

Poste-frontière Checkpoint Charlie

Vous sortez du secteur américain

Vous sortez du secteur américain

Plaque commémorative donnée par Brejnev

Plaque commémorative donnée par Brejnev

Plan de Checkpoint Charlie

Balade à vélo le long du Mur de BerlinBerlin on bike, Berlin à vélo

Découvrir le tracé du Mur à vélo

Là où des blocs de béton faisaient le tour de Berlin-Ouest, le Berlin Mauerweg (chemin du Mur) est devenu une piste piétonne et cyclable, longue de 160 km. Une grande partie de ces itinéraires pavés longent les chemins de ronde anciennement patrouillés par les gardes-frontières. Le tracé est divisé en 14 sections piétonnes et cyclistes, accessibles en transport en commun (s’il est possible de voyager avec son vélo à bord des bus et des rames, renseignez-vous au préalable). Des photos, documents et enregistrements audio évoquent les événements du Mur. Le parcours, alternant portions de zones bâties et paysages champêtres, fait l’objet d’une signalisation efficace. Des biographies installées le long du chemin dressent le portrait les fugitifs qui périrent près du Mur.

Berlin on Bike organise une excellente visite de 4 heures sur 14 km, incluant des étapes aux points de passage frontaliers, dans des gares abandonnées et dans l’une des dernières tour d’observation. Les excursions se font depuis Prenzlauer Berg. La réservation préalable est recommandée.

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