La Museuminsel (île des Musées), diversité culturelle à Berlin

Berlin, Allemagne

Parfois appelée l’Acropole prussienne, inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité, l‘île des musées est un ensemble de cinq musées occupant la pointe septentrionale d’une île sur la Spree, en plein cœur de Berlin. Les archéologues et amateurs d’antiquités allemands furent les premiers, au XIXe siècle, à exhumer l’héritage de l’Ancien Monde. Parmi leur incroyable butin figurent notamment l’autel de Pergame et la porte d’Ishtar, trouvée sur le site de l’ancienne Babylone.

La plupart des bâtiments de la Museuminsel ont beaucoup souffert durant la Seconde Guerre mondiale, et ensuite de la négligence des autorités communistes. Un ambitieux projet de restauration du site est en cours (certaines parties des musées peuvent être fermées), le but étant à terme de réunir en ce lieu central une bonne partie des trésors de la ville.

L’Altes Museum

Karl Friedrich Schinkel, architecte du roi de Prusse, considérait l’Altes Museum (Ancien Musée) comme son œuvre la plus aboutie. La large façade à colonnade de ce temple néoclassique, regardant vers le sud en direction du château royal qui n’existe plus, témoigne des hautes aspirations culturelles de l’État prussien. Au moment de son achèvement, c’était l’un des premiers musées publics du monde. La pièce centrale est une rotonde harmonieuse inspirée du Panthéon de Rome avec ses sculptures classiques. Même si vous n’avez pas beaucoup de temps, pensez à vous arrêtez devant le Jeune Garçon en prière (Der betende Knabe), œuvre anonyme de la fin du IIIe siècle avant J.-C., trouvée à Rhodes.

Derrière l’Altes Museum se trouve le Neues Museum (Nouveau Musée). Depuis sa restauration en 2009, il abrite la fameuse collection de l’Ägyptiches Museum ainsi que celle du Museum für Vor- und Frühgeschichte (musée de la préhistoire et de la protohistoire), qui se trouvaient à Charlottenburg.

L’Alte Nationalgalerie

Entre l’Alte Nationalgalerie (Ancienne Galerie nationale) et l’Altes Museum, c’est à qui témoignera le mieux de l’amour de l’Allemagne pour la culture. Achevé en 1876, ce musée de la peinture allemande se présente également sous la forme d’un temple néoclassique, mais d’un genre très différent. Reposant sur un socle très élevé, il est accessible par un double escalier.

Après des travaux de restauration et de rénovation qui ont duré trois ans, il a rouvert ses portes en 2001. C’est certainement le meilleur endroit pour juger de la place de l’Allemagne dans le mouvement romantique. On peut notamment y admirer une vingtaine de tableaux de Caspar David Friedrich (1774 – 1840), dont le Moine au bord de la mer, l’Arbre solitaire ou le Clair de lune, qui exprime la mélancolie de l’homme face à une nature immense et magnifiée. Arrêtez-vous également devant les toiles de Karl Friedrich Schinkel (1781 – 1841), qui fut également peintre, présentant un univers classique ou gothique idéalisé.

La plupart des grands peintres allemands du XIXe siècle sont représentés : Philipp Otto Runge et ses portraits intenses, Carl Spitweb et ses évocations charmantes et humoristiques de la province, Adolf von Menzel et son Laminoir, qui est un véritable hymne à l’industrie allemande naissante. Les artistes de la fin du XIXe siècle, comme Max Liebermann ou Lovis Corinth, supportent la comparaison avec l’œuvre des impressionnistes français — Monet, Renoir, Degas ou Cézanne.

Le Pergamonmuseum

D’un point de vue architectural, le musée de Pergame ne peut pas rivaliser avec le chef-d’œuvre de Schinkel, mais ses collections d’antiquités de l’Ancien Monde sont quasiment inépuisables. L’édifice, construit entre 1912 et 1930, était dès le départ destiné à abriter la reconstitution de l’autel de Pergame, ancienne cité grecque d’Asie Mineure. Ce moment aux dimensions prodigieuses est orné d’une frise représentant de manière extraordinairement expressive une gigantomachie (combat des dieux et des Géants).

La porte de l’Agora de Milet, datant du IIe siècle après J.-C., est presque aussi imposante. Plus grande encore, la porte d’Ishtar provenant de Babylone, avec sa voie processionnelle, est ornée de briques émaillées et de figures de taureaux et de dragons.

Le Bode Museum

Séparé du Pergamonmuseum par la ligne aérienne du S-Bahn, le musée Bode est un superbe bâtiment néobaroque construit en 1904. Son architecture élégante, avec coupole et élévation arrondie, met en valeur le promontoire qui sépare les deux bras de la Spree. Appelé dans un premier temps Kaiser-Friedrich Museum, il porte aujourd’hui le nom de son fondateur, Wilhelm von Bode, directeur des musées nationaux de Prusse au début du XXe siècle. Des sculptures couvrant la période du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, dont plusieurs chefs-d’œuvres de l’art italien et allemand, y ont trouvé place après la rénovation de 2006.

C’est également là qu’ont été transféré les collections du Museum für Spätantike und Byzantinische Kunst (musée d’Art antique et d’Art byzantin), comprenant des sculptures, étoffes, céramiques et peintures d’Italie, de Grèce, du Proche-Orient et des Balkans.

Infos pratiques

  • Musées visités les 14 et 16 octobre 2011
  • Fermés le lundi
  • Transports : Friedrichstraße ou S Hackescher Markt – Bus 100
  • Durée de la visite : 2 à 3 heures par musée

Galerie Photos

La porte d’Ishtar à Babylone, musée Pergame

La porte d'Ishtar à Babylone

Porte de l’Agora de Milet, musée Pergame

Porte de l'Agora de Milet

Relief du roi Séthy Ier face à Osiris, Neues Museum

Relief du roi Séthy Ier face à Osiris

Plan de l’île aux Musées

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